Si vous êtes un adepte du développement personnel, et que vous avez vu de près ou de loin, des livres de Matthieu Ricard ou Christophe André, alors vous avez sûrement entendu parler de la méditation de Pleine Conscience, ou en anglais, le Mindfulness. C’est une pratique méditative qui est recommandée assez largement, entre autre, dans la gestion du stress au quotidien. Mais pas que, car c’est un outil dont l’impact peut avoir des bienfaits infiniment plus larges (oui c’est une hyperbole, mais on y met du coeur ou pas).
Alors qu’entend-on exactement par pleine conscience… et bien, il est question sans surprise, de prendre conscience. Conscience de soi. Et pleinement du coup.
En effet, on parle ici de revenir à soi. Et croyez-moi, c’est bien plus difficile qu’il n’y paraît. Il ne suffit pas de s’asseoir en position du lotus (pas si évident d’ailleurs), les mains en l’air et de fermer les yeux pour “atteindre” la pleine conscience. Non. C’est plus long, laborieux, limite fatiguant sur les premières sessions, que juste s’installer confortablement et penser à quelque chose d’agréable.
Car, c’est justement le problème que l’on a, penser. On pense systématiquement à quelque chose, mais c’est juste le fonctionnement normal de notre cerveau… je crois. Je n’ai malheureusement pas fait d’études neuroscientifiques pour me permettre d’affirmer cela. Et si l’on en croit l’article suivant, c’est chose impossible. Pourtant, la pratique de la pleine conscience s’accompagne de ce pré-requis: il faut couper les vannes de ses pensées. Alors soyons terre à terre, et supposons que solliciter notre “réseau par défaut”, signifie que nous arrêtons de penser.
D’ailleurs, n’avons-nous jamais essayé de ne penser à rien? Peut-être, jamais consciemment. Néanmoins, je suis persuadé qu’il nous est tous arrivé, de ne pas réussir à nous endormir la veille d’événements “majeurs”, excitants et/ou stressants. Un entretien, un premier rendez-vous, une présentation, un déjeuner avec la belle famille, un départ en vacances… Nos pensées virevoltant d’une chose à une autre, de la plus concrète et logique, à la plus absurde et inutile; “Est-ce que j’ai les passeports?”, “Est-ce que je devrais mettre une chemise rouge?”, “Est-ce que je trouverais un jour, une perle dans une huître?”, “Est-ce que je devrais me couper les ongles?”…
Quelqu’elles soient, nos pensées sont là. Et si elles ne faisaient que voler notre sommeil, nous pourrions nous estimer heureux. Malheureusement, et plus souvent qu’on ne le croit, elles déforment notre réalité, nous font croire que nous sommes moins bons, compétents ou lucides, et nous empêchent de réaliser des tâches à notre portée.
Au coeur de son enseignement, la Pleine Conscience nous propose de maîtriser nos pensées, de les canaliser. Et si j’insiste sur ce point, c’est qu’il est bien plus compliqué que l’on ne croit, de dompter notre esprit.
La première clé de la Pleine Conscience, consiste donc à contenir le flot de ses pensées, afin de se recentrer sur soi.
Ce qui se traduit dans un premier temps, par se focaliser sur son corps. Pas simplement le regarder évidemment, mais d’en avoir conscience à l’aide de ses 5 sens (à venir un article sur Les 9 ou 10 Sens). C’est pourquoi un des premiers exercices qui est proposé, est celui du Body Scan (à venir un article sur l’exercice lui-même), qui consiste à scanner son corps, pour en ressentir chacune des parties.
En forçant notre esprit, et nos pensées à se tourner vers notre corps, nous sommes irrémédiablement dans l’instant présent. Que ce soit, nos jambes détendues, une démangeaison ou une douleur, nous sommes tournés à ce moment précis vers le “maintenant”.
C’est la seconde clé du loquet de la Pleine Conscience: se retrouver avec soi, son corps.
En centrant nos pensées sur le présent, on parvient à supprimer nos pensées parasites, l’espace d’un instant. L’idée est là. Il faut faire abstraction des choses, de ce qui nous entoure, de l’environnement, et laisser nos pensées au placard. Aussi positives ou négatives, soient-elles.
Ce faisant, en parvenant à éliminer toute forme de dispersion, nous nous ancrons dans le présent. Ainsi, nous ne ressassons pas le passé, et nous ne nous projetons pas dans le futur. On élimine toute forme de tensions.
Pratiquer régulièrement, va ainsi permettre à notre corps de relâcher ses tensions et d’atteindre un bien-être physique.
Seul compte ce moment précis, où nous méditons.
Bien sûr, lorsque la séance s’achèvera et que nous rouvrirons les yeux, nos vannes ne tarderont pas à déverser de nouveau leur flot de pensées.
Et c’est justement là, qu’intervient la Pleine Conscience. Elle va nous permettre de naviguer sur ces eaux tumultueuses, telle une solide barque, se déplaçant sur les torrents de nos pensées.
Et bien que les premières séances seront sans aucun doute fatiguantes nerveusement, leurs bienfaits feront leur apparition sous diverses formes. Une amélioration du sommeil ou une meilleure concentration et gestion des priorités. Mieux encore, une réduction des émotions négatives, et un esprit plus clair.
En développant notre capacité à résider dans le maintenant, on évite de s’embourber dans les problèmes ou de chercher des solutions à l’extérieur. La Pleine Conscience nous rappelle que nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour faire les choix adéquats.
Car contrairement aux croyances usuelles, il n’est pas question de se détendre avec la méditation de Pleine Conscience. Mais d’appréhender la vie, avec un autre regard.
A l’instar du Bouddhisme qui à travers ses enseignements, propose une philosophie de vie, la Pleine Conscience nous offre ce regard sur la vie. Un regard exempt de jugement, que ce soit sur soi ou les autres. Elle nous offre d’ajuster notre regard à la réalité. De ne plus nous laisser submerger par celle qui nous est imposé par notre environnement et ceux qui le composent.
Et bien qu’il semblerait que sur le papier, ce soit la solution miracle pour vivre sa vie pleinement. Je ne peux que recommander de prendre garde à ce genre d’approche. En étant dans l’expectative et l’attente, on crée une forme d’espérance. Et si on attend de la Pleine Conscience de remplir ce rôle, il est clair que cette pratique n’apportera rien. Au contraire, elle créera de la frustration et de l’incompréhension.
Si cette pratique ne changera pas notre vie, elle peut au moins nous offrir des clés pour vivre un peu plus dans le présent. Peut-être même de prendre conscience de nos capacités et de nous tourner vers les solutions, plutôt que les problèmes… et puis on pourra toujours dire que l’on a essayé.
Si vous êtes intéressés par cette pratique méditative, je vous propose de suivre le programme de Laurence Bibas “Manuel de Mindfulness”, que je résumerais dans les grandes lignes sur ce site. Il faut savoir que c’est un programme sur 8 semaines, relativement demandeur. Et si vous souhaitez le suivre pleinement, il est probablement préférable de vous procurer son livre et le CD audio qui lui est associé, tous deux très bien conçus.
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