Après avoir lu Jorge Bucay, j’ai eu envie d’utiliser comme lui des contes pour véhiculer des idées. Et bien que la plupart d’entre nous n’y voit que des histoires juvéniles, les contes sont porteurs de bien plus. A l’instar des enfants, ils ont cette légèreté qui rompt les barrières et défenses, les plus solides.
Leur simplicité permet de créer un lien plus sincère et honnête. Alors que les mêmes mots prononcés par une connaissance, ou un proche, auront systématiquement allures de jugement, ou de conseil (voir l’article sur Les autres).
Les contes ont cette qualité, de n’émettre aucun jugement de valeur. D’apporter à chacun ce qu’il voudra en retirer. C’est simple, à nous d’y voir la morale qu’on le souhaite lui donner.
Des contes qui ont bercé notre enfance, il est probable que nous nous rappelions, Le petit chaperon rouge, Les 3 petits cochons ou encore Pinocchio. Et leurs messages explicites, ne pas parler aux étrangers, travailler dur et ne pas mentir.
Mais de nos jours, si on doit citer des contes, on va sûrement mentionner Disney. Avec ses films capables de nous transporter dans un univers enfantin et coloré, bien que je ne sois plus grand fan de leurs créations depuis une quinzaine d’années.
Heureusement, et en particulier grâce aux studios Dreamworks et Pixar, le soin apporté au travail d’écriture, s’est fait plus important (à venir l’article sur Vice-Versa). Néanmoins, ils gardent tous ce cachet de film d’animation, destiné principalement aux enfants.
Enfin, s’il y a un studio qui depuis 30 ans, s’évertue à créer des oeuvres qui peuvent enchanter les petits, et surtout les grands, c’est probablement le studio Ghibli (leur site en japonais au cas où). Féérique, onirique et magique sont les adjectifs qui me viennent à l’esprit lorsque j’évoque les films d’Hayao Miyazaki (à venir l’article sur Princess Mononoke). Mais aussi, fort, émotionnel et subjuguant sont les adjectifs qui ponctuent mon regard, face à leurs oeuvres. A mon sens, Ghibli est à Pixar, ce que Pixar est à Disney. En d’autres termes, un travail plus profond et plus recherché, offert à tous.
Je n’ai mentionné que des films d’animation, car les adaptations cinématographiques de contes ont souvent été de qualité médiocre. Encore que récemment, “A la poursuite de demain” de Disney a réussi un tour de force intéressant. Mais nombre des précédents travaux ont connu des échecs, ou n’ont pas eu le succès escompté.
Cependant, il y a maintenant plus de 10 ans, Guillermo Del Toro a relevé un défi que personne ne croyait possible. Au-delà même des récompenses qu’il a obtenu, et l’engouement qu’il a pu suscité à l’époque, Le Labyrinthe de Pan (de son vrai titre: El laberinto del fauno) est un véritable chef d’oeuvre. Et ce, encore aujourd’hui et à tout point de vue.
On peut parler de l’ambiance musicale, vibrante d’émotions. Ou de la direction artistique impeccable, avec un parti-pris audacieux. Des couleurs douces et mystérieuses qui imprègnent chacune des scènes, leur donnant des airs de peintures. Sans parler des acteurs, premiers et seconds rôles tous convaincants, avec une présence qui crèvent l’écran. Enfin, pour compléter ce tableau, il fallait absolument une écriture sans faille. Ce que Guillermo Del Toro a signé avec succès, en proposant un contexte historique dur et violent (fin de la guerre d’Espagne) tout en lui adjoignant un caractère fantasmagorique.
Souvent, donner de telles éloges à un film le dessert. Faire monter les attentes créent un risque de déception d’autant plus grand. Mais je ne peux m’empêcher de vous recommander ce film. De le revoir si vous l’avez déjà vu et d’y attarder une attention tout autre.
Ne vous gachez pas la surprise en allant vous renseigner plus encore sur ce film. Allez-y les yeux fermés (pas complètement pour ne pas vous gacher le moment).
Laissez-vous transporter. Laissez-vous vibrer. Laissez-vous rêver…