Asics

Asics

La plupart d’entre nous connaissent Asics, équipementier sportif réputé pour ses chaussures de course à pied. La marque s’est par ailleurs distingué dans les années 2000, au grand public pour ses modèles tendance. Peut-être vous rappelez-vous les fameuses onitsuka tiger, premier nom de la marque avant de devenir asics dans les années 70-80.

Asics acronyme de: Anima sana in corpore sano, signifie un esprit sain dans un corps sain.

La vraie citation latine, Mens sana in corpore sano sonnait forcément moins bien et a donc été modifiée en conséquence. Ce qui lui vaut, d’avoir été occultée au profit de l’acronyme de la marque. Une nouvelle preuve du pouvoir du marketing… bah oui, comme le père noël qui est aujourd’hui rouge, depuis que Coca Cola en a décidé ainsi… ah non, c’est une légende urbaine anti-merchandising US. Reste que c’est bien Coca Cola, qui en faisant de lui, son égérie de noël, a ancré son image de grand bonhomme jovial et débonnaire dans le monde entier (pour un petit historique de coca et du bonhomme).

Après ce bref cours d’histoire, qui j’en suis certain, a provoqué passion et ferveur en vous, je vais m’attaquer au sujet qui m’intéresse réellement.

Un esprit sain, dans un corps sain. Si c’est dans les satires de Juvénal, que fait son apparition pour la première fois, cette fameuse citation, le poète romain a mis des mots sur un concept qui apparaissait dans la même ère, en Orient. En effet, on le retrouve au coeur des enseignements et de la philosophie de vie orientale, en particulier, à travers les différentes disciplines d’Art Martiaux.

Ainsi, il est important faire une différence entre les arts martiaux et les sports de combat:

– les sports de combat, se définissent par des compétitions, et des affrontements codifiés, où il est question de gagner un prix, par catégories d’âge, de poids…

– le concept de compétition n’existait pas en Orient et dans les arts martiaux, dans la mesure où leur apprentissage était à destination de guerriers, dans le but de s’affronter lors de batailles, et donc fondamentalement pour tuer

Bien qu’étudié initialement pour neutraliser des adversaires en leur ôtant la vie, la philosophie et la spiritualité accompagnent les arts martiaux depuis le VIème siècle. Car là où le sport de combat demande de se mesurer à d’autres participants, il est question dans les arts martiaux, de se battre contre soi-même.

Bien sûr, il ne faut pas négliger la part prépondérante de la volonté et la motivation. Que ce soit, dans l’apprentissage et la pratique des sports de combat. De même que l’importance, de prendre soin de son corps. Néanmoins, outre ces aspects, les arts martiaux sollicitent également des concepts de philosophie, de vie et de l’esprit. Des fondamentaux requis par les véritables grands maîtres qui prodiguent enseignements, à la fois martiaux et spirituels.

Initialement créé et enseigné dans un but guerrier, les arts martiaux se sont ainsi, peu à peu transformés. Entre autre, grâce à l’émergence du bouddhisme, confucianisme et taoïsme. Au coeur de leur enseignement, est désormais question de sagesse, prise de recul, échange et paix de l’esprit.

Kihachir? Onitsuka n’avait probablement pas en tête de faire de nous, des vecteurs de la philosophie orientale. Cependant, il a eu le mérite de véhiculer (avec sincérité?) un concept important pour l’équilibre de l’homme.

En effet, de plus en plus de nos jours, nous réalisons à quel point il est indispensable de pratiquer une activité physique de façon régulière. Il n’y a qu’à voir le nombre de salles de sport, clubs et associations sportives. Des lieux, loin de l’essence des arts martiaux du début du VIème siècle. Mais néanmoins, qui transmettent ce besoin retrouvé pour un corps en bonne santé.

On peut aussi noter la recrudescence des activités zen, créatives et de soins du corps. Yoga, mandala, massages, la philosophie de vie orientale prend de plus en plus part dans notre quotidien. Probablement pour notre plus grand bien, nous réalisons à quel point il est important de prendre soin de notre corps. D’avoir une alimentation équilibrée, et de procurer à notre esprit, des temps morts. Il suffit de se rendre en Asie, et en particulier en Chine pour le constater. Dès le crépuscule, parcs et places se remplissent. Et donne lieu à une procession de personnes âgées s’adonnant au sport, tout en échangeant et discutant.

Loin des préoccupations professionnelles, sociales et mêmes, personnelles, les activités sportives et créatives peuvent toutes être vecteurs de l’accomplissement de soi. Dans la recherche de sa propre voie à l’instar des philosophies orientales, l’essentiel est de trouver le bon équilibre pour créer une harmonie, entre son corps et son esprit.

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Chine / Hua-Shan Viel homme dans son quotidien